de Jean-Pierre Lebrun
psychanalyste et psychiatre qui exerce à Namur en Belgique
dans la collection « yapaka.be », des Éditions Fabert
Fiche de lecture faite par Marie-Dominique Terrot
Pour chaque enfant c’est la famille conjugale qui est le lieu de l’humanisation. Les fonctions de la mère et du père restent différenciées et asymétriques, même si, aujourd’hui, le mot de parentalité laisse souvent entendre le contraire : la mère est le premier autre, le père intervient en deuxième, et il s’agit pour lui d’inverser la prévalence naturelle donnée à la mère, non pas à son profit – comme le voulait le patriarcat – mais au profit de l’inscription de l’enfant dans le langage, capacité qui définit notre espèce.
La parentalité est alors l’indice d’une défense inédite contre le sexuel. La société néolibérale du « tout possible » prétend se débarrasser de la dissymétrie entre père et mère. Elle ne s’aperçoit pas qu’elle rend ainsi plus difficile le travail d’humanisation que la génération du dessus assume à l’égard de celle qui suit. S’en suivent des conséquences cliniques qui méritent d’être identifiées.