Notre association s’était donnée en 2022 les moyens de proposer une série de stages en présentiel car nous souhaitions transmettre notre savoir-faire et savoir-être d’analystes psycho-organiques. Cela fut nommé « transmission des fondamentaux de l’APO ».
Malheureusement ce premier stage n’a été qu’un essai non transformé.
En effet, notre méthode ne peut se transmettre en visio-conférence puisqu’elle est basée sur le travail du corps et avec le corps dans des expérientiels destinés à apprendre à décrypter ce que nous dit silencieusement le langage corporel, dans le théâtre de mime qu’il met en scène devant nous.
Nous étions donc heureux et fiers d’annoncer la réussite de ce pari et qu’un module de formation en APO était prêt à fonctionner dans le fond et dans la forme. Nous avions prévu de commencer le deuxième stage avant l’AG de 2023 mais nous avons dû constater que nous nous heurtions à une difficulté et que nous n’avions ni su ni pu la prévoir.
Nous vous l’avions dit l’année dernière en parlant d’un mouvement de « déconstruction » que la pandémie avait fait s’installer dans nos modes de vie et nos relations sociales et professionnelles.
Ce fut pour beaucoup d’entre nous un vrai chambardement ; force fut de constater qu’une forme de chaos était de retour dans nos sociétés où chacun avait oublié combien la paix est fragile et presque « anormale ». Et cela se confirme.
Nous en voyons chaque jour les conséquences ou les effets dans nos cabinets avec ces jeunes patients, adolescents déstructurés, avec leurs parents déboussolés, qui viennent chercher auprès de nous réconfort, explications, solutions et sens à donner à leur quotidien.
Ce qui est certain c’est que notre transmission ne peut se faire par des conférences, ou des enregistrements à étudier chacun à son rythme ; comme pourtant de nombreux coachs ou « thérapeutes » le proposent aujourd’hui avec des savoirs se disant et se présentant comme des savoir-faires et savoir-êtres, mais n’étant de l’ordre de la connaissance de soi apprise par la rencontre directe avec son « soi profond », tel que l’APO le fait faire.
Je vous avais dit ma crainte qu’à terme nous devions chercher comment transformer notre offre d’être des transmetteurs de savoirs et de connaissances, sérieux et crédibles. Je constate malheureusement que nous n’avons pas su le faire à ce jour.
La méfiance, la défiance et la violence sont de plus en plus affichées sans complexes.
Nous ne sommes plus capables d’empêcher que notre association en pâtisse. Vous m’en voyez désolée.
Ma conviction n’a pas changé et ma confiance en l’humain est toujours aussi forte et déterminée. Mais je crois que nous avons besoin de prendre le temps d’une pause pour réfléchir et à ménager nos forces et le devenir de l’association ; ainsi nous pourrons la transmettre à d’autres qui viendront et la feront vivre solide et vigoureuse, en dépit des obstacles.
Le temps de l’hiver est arrivé ; sachons attendre la venue du printemps.
Le cycle de la vie est ainsi fait.
Fait à Auvillar,
Le 14 juillet 2024,
La présidente, Marie-Dominique Terrot